Underco'

Une longue journée s'annonçait face à moi, devais-je retourner en cour pour ne rien foutre ou aller me promener en ville ? Je choisissais la deuxième solution, j'enfilais donc un jean et un t-shirt ainsi qu'un pull par-dessus, je mettais des chaussettes et des chaussures. Je mettais du gel dans les cheveux ainsi que du parfum et tout le tralala. Je descendais les marches deux à deux et j'arrivais dans la cuisine, j'appuyais sur le bouton marche de ma cafetière senseo. Je cherchais mes petites craquottes au chocolat, que je trouvais au final dans l'un des nombreux placards. Je croquais dedans et je le trempais dans le café. Je buvais quelques gorgés avant de mettre tout cela dans le lave-vaisselle, je nettoyais rapidement la table et je prenais les clés de ma voiture et de la maison et je descendais au garage. J'appuyais sur le bouton magique et tout s'ouvrait, je montais dans ma voiture et je sortais dehors sur la route, j'appuyais de nouveau et tout se refermait. Heureusement que la technologie marchait, cela m'évitais de descendre et remonter dans la voiture je ne sais combien de fois (a). Je roulais rapidement, je ne respectais jamais les limitations de vitesse, je roulais toujours plus vite. J'arrivais alors au centre-ville quelques minutes après, je garais ma voiture dans un parking filmé donc surveillé. Je descendais et je la fermais à clé ne laissant rien traîner dedans, je glissais alors mes clés dans ma poche et je marchais tranquillement sur le trottoir. J'arrivais enfin dans le parc, l'endroit le plus calme et reposant de la ville. Je marchais les mains dans les poches regardant les jeunes s'amuser avec leurs skates, je me posais alors sur un banc. Je repensais à ma meilleure amie, je ne l'avais pas revue depuis si longtemps... J'espérais qu’un jour on allait se croiser, qu'on puisse au moins s'amuser une soirée ensemble, pouvoir parler de tout et n'importe quoi. Comme au bon vieux temps, comme avant...

<< Mandy, tourne un peu ta tête à droite, voilà, non, un peu plus à gauche, et recule encore ta jambe droite. Très Bien, Parfait, reste comme ça ma belle >>

Quelle galère ! Et c'était ça toute la journée. Non pas que je n'aimais pas être mannequin, au contraire, mais toujours ces petites précisions à longueur de journée m'énervaient un peu. Quelques derniers flash s'élevèrent dans la salle puis le Photographe rangea son matériel et me fis un signe pour dire que c'était fini et que je pouvais y aller. Je lui souris puis pris mon manteau et mon écharpe et m'en allais. Il faisais bon dehors, mais quand même un peu frais. La rue était assez déserte, donc je me mis a marcher plus vite pour atteindre le centre - ville, et peut être me reposer un peu au parc. Arrivée au centre ville je tournais a droite pour arriver dans les sentiers de la grande pelouse du parc. C'était agréable, le vent me soufflait dans les cheveux. Il n'y avait pas grand monde au parc, la plus part des gens étaient au travail, ou bien utilisaient leur argent dans les boutiques ou les loisirs que proposait notre ville. Tandis que je rêvassais je n'avais pas remarqué qu'un type me suivais. Je m'arrêtais, debout sur la pelouse, je déposais mon sac sur le sol. L'homme en question se glissa derrière moi et m'attrapa pour me plaquer contre l'arbre. J'essayais de me débattre, je n'y arrivais pas, il était bien trop fort pour moi. Puis il m'embrassa. J'étais en rage, comment osait-il s'en prendre a moi ? Je regardais autour de moi, il n'y avait qu'un jeune homme assis sur un banc, non loin de là. J'espérais qu'il ait vu cette scène. L'homme prit mon sac Louis Vuitton et me dis a l'oreille en me touchant la cuisse :

<< Si tu veux ton sac, il va falloir répondre a quelques uns de mes besoins... >>

Je n'avais pas grand chose à faire en ce moment, les études me gonflaient plus qu'autre chose. Énormément de chose se passait, je n'avais pas eu beaucoup de chance ces derniers jours. Avec Phélix c'était devenu assez compliqué et incompréhensible et je commençais à m'éloigner de lui. Il était pourtant la chose la plus importante pour moi, mes parents ne comptaient plus pour moi, c'était mon meilleur ami. Comme un frère, il était toujours là quand j'avais besoin de lui, il avait le même caractère que moi. On était comme fait l'un pour l'autre, inséparable enfin bref voilà pourquoi je n'étais pas au top de ma forme en ce moment. Un léger soupire, je m’asseyais sur l'un des bancs du parc, il n'y avait pas grand monde, tout le monde travaillait à cette heure-là sauf une demoiselle et un jeune homme. Je n'y prêtais pas vraiment attention car ils avaient l'air tellement complice, enfin c'était juste une impression. J'avais vite compris que ce jeune homme avait des intentions assez perversitiques. Je me levais alors et me dirigeais en direction des deux jeunes, prenant d'un coup le sac de la demoiselle. Je n'avais pas reconnu la jeune femme, je voulais juste la libérer de l’emprise de ce jeune qui puait l'alcool et qui était visiblement en manque de cul. Je ne disais rien et je bousculais l'homme qui visiblement était fin rond et finissait sa route le cul parterre, celui-ci avait tout de même de la force. « Lache-là maintenant va voir les putes si tu es autant en manque. » Je redonnais le sac à la demoiselle et je repartais en direction du banc. Visiblement l'homme partait dans la direction opposée, je prenais mon ipod et je mettais mes écouteurs et la musique commençait. Je ne faisais plus attention aux personnes qui m'entourais, je prenais dans la poche de mon jean mon paquet de clope remarquant un petit mot glissé dans celui-ci : « Calme toi et ne fume pas trop, je t'aime. » Je ne savais pas de qui cela pouvait venir, je le laissais à l'endroit ou je l'avais trouvé, je prenais alors une clope. Je fermais le paquet et le reposait au même endroit, je sortais mon briquet et grillait le bout de ma clope. Laissant alors de la fumée blanche sortir de mon nez et de ma bouche.

J'avalais ma salive, j'avais peur, je ne pouvais pas "recourir a ses besoins". Mais je sentais que je devrais le faire, il allait utiliser la violence dans le cas contraire, je le savais, il n'y avait pas que mon sac qui était en jeu. Je fermais les yeux très fort puis je sentais l'emprise de l'homme sur moi se relacher. Mes yeux s'ouvrirent et je découvris l'homme sur le sol, un jeune homme était a son opposé et lui dit :
« Lache-là maintenant va voir les putes si tu es autant en manque. »
Pourtant l'homme en question avait l'air fort, très résistant. Je regardais le jeune homme, il était pas mal. Un soupire rassuré s'échappa de ma bouche. Il me rendit mon sac puis s'en alla, comme si rien ne s'était passé, ses écouteurs dans les oreilles. Je devais le remercier, c'était super sympa de sa part, comment ignorer ça ?! L'homme partit en courant, il venait sûrement de remarquer qu'aujourd'hui n'était plus un jour de chasse. Je me mis a courir après le jeune homme, arrivée a son niveau je lui pris le bras pour l'arrêter. Je me mis devant lui et portais mes mains a ses oreilles pour lui enlever ses écouteurs. Ces paroles se firent entendre :
« Merci, Merci Beaucoup, je ne sais pas comment vous remercier ! Sans vous je serais sûrement dans son lit. »
Puis je lui souris, un sourire aimable et ravageur. J'avais carrement envie de l'embrasser, son geste avait été très courageux. Je suis sûre que même un jeune homme que je connaitrais bien n'aurais jamais eu le courage de venir pour pousser ce type ! J'ajoutais :
« C'est quoi ton nom ? »
Mais ce garçon avait quelque chose, il me paraissait familier, son visage, son allure, sa pose, et sa façon de marcher. Je connaissais cet homme. Oh ! C'est bien possible, de tout façon, je vais a tellement de soirées, de gala et autres endroits remplis de monde. Mais celui ci paraîssait tellement plus que ça !